Teshomé Woldé Giorghis

3 octobre 2012 Par hugfon

Teshomé Woldé Giorghis © H. FONTAINE

Teshomé Woldé Giorghis entre au Chemin de fer franco-éthiopien en janvier 1969 « pour ne pas perdre mes copains », m’explique-t-il. Il a fait fait médecine mais refuse tout net le poste de vétérinaire qu’on vient de lui proposer. Les instructeurs français ont tôt fait de le remarquer et moins d’un an après, il devient l’adjoint du chef de division « Voies et Bâtiments ».

En juin 1977, les maquisards somalis de Siyad Barré sabotent le chemin de fer et attaquent la ville de Diré-Daoua (Dire Dawa). C’est le début de la guerre de l’Ogaden (1977-78). Teshomé participe activement aux travaux de réparations des ponts qui sont dynamités : le grand pont d’Harraouah dit « pont Lagarde », composé de 7 tabliers de 20 m pour la réparation duquel, sous la protection des militaires, les équipes « wagonnage » prêtent main forte aux équipes « ponts métalliques et soudeurs » ; le 240A près de Mello ; le 290A, le pont de Ramsadé, pas très loin de Diré-Daoua, réparé en un jour ; le 42B gravement endommagé avec une partie du tablier effondré ; le 4B, le pont du Laga Oda, attaqué presque en même temps que le 42B, dont les deux sommiers sont détruits et qui est réparé en huit jours ; le 36B ; le 83B ; le 100B à la frontière du pays Issa ; le 115B près d’Afdem, réparé par les équipes d’Addis Abeba ; le 124B…

« Pour tout cela, on ne nous a rien donné, dit Teshomé en souriant, même pas un petit médaillon… Il fallait pourtant faire les réparations au plus vite pour que les troupes puissent circuler. »

Teshomé a photographié les ponts et les réparations. Il me montrent des photos et déroule des négatifs qu’il a développés lui-même et qui sentent le fixateur.

Le 42B © Teshomé Woldé GIORGHIS