Blow up

19 avril 2013 Par hugfon

Du nouveau dans l’enquête Gérard/Marchand !

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Portrait de femme. Carte postale photographique. Coll. H FONTAINE

Je trouve cette carte ayant appartenu à une personne qui l’a achetée dans une salle des ventes à Chartres en même temps qu’un lot de cartes postales de la collection numérotée L Gérard (non circulées). On se reportera, grâce à l’outil recherche ou à la catégorie « Gérard », aux précédents billets que j’ai déjà publiés ici au sujet de cette collection de cartes postales marquées L Gérard et aux rapports possibles avec Alexandre Marchand.

C’est un tirage photographique fait sur une carte dont le verso est imprimé de façon à pouvoir servir de carte postale, ce qui se faisait fréquemment au début du siècle dernier. Son texte est signé B. Gérard, lequel écrit : « Je vous envoie le portrait d’une bonne amie d’un agent de la Cie, faute de blanches, ils prennent des noires, ils ne sont pas difficiles !…» Je laisse à ce Monsieur Gérard la responsabilité de ses paroles.


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Mais ce qui m’intéresse ici :

  • Le nom de Gérard (prénom B).
  • La date du 14 mai 1911 (date à laquelle Alexandre Marchand est à Diré-Daoua).
  • « Un agent de la Cie. » S’agit-il de la Compagnie du Chemin de fer franco-éthiopien ? C’est assez vraisemblable.
  • La manière dont Gérard parle des agents de la Cie laisse entendre qu’il n’en ferait pas partie.
  • Gérard envoie ce portrait à une certaine Mme Delangle à Gentilly.
  • Ce n’est pas une carte imprimée mais une véritable photographie (donc un tirage unique), le portrait d’une femme dont on a toutes les raisons de penser qu’il a été pris à Diré-Daoua.

Or voici un portrait de femme pris par Alexandre Marchand, plaque faisant partie de la collection Yvon Vélot. Il s’agit de la même jeune femme, qui porte manifestement la même coiffure et le même collier.

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Photographie Alexandre Marchand. Coll. Y VELOT

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Photographie Alexandre Marchand. Coll. Y VELOT

Marchand photographie la jeune femme de face et de profil. Entre les deux vues, elle a modifié la manière de nouer autour de ses épaules la pièce de tissu imprimé qui recouvre sa robe.

Elle est s’apprêtée pour la photographie : elle porte plusieurs colliers, une chaîne qui maintient un filet emprisonnant ses cheveux, des boucles d’oreille d’argent, des bracelets de bras.

De face, elle regarde Marchand qui la photographie. Elle ne sourit pas exactement. Elle regarde droit dans l’objectif, avec une certaine fixité, une légère raideur dans le cou. Ses yeux brillent. Elle regarde l’homme qui la photographie.

Dans le reflet enregistré sur ses pupilles, une image se dessine… qui doit montrer le photographe. Alexandre Marchand donc !

J’agrandis le cliché numérique de la plaque de verre dont je dispose pour afficher l’image à 100 % de sa résolution. Je n’obtiens qu’une silhouette méconnaissable. Une personne jambes légèrement écartées, les bras levés (les mains tiennent l’appareil photographique), qui porte peut-être un chapeau.

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Derrière le personnage, un tronc d’arbre. De l’autre côté de ce tronc, peut-être une deuxième silhouette, ce n’est pas très clair. Qui Marchand photographie-t-il ? Sa « bonne amie » ? Ou celle de l’homme qui se tiendrait à ses côtés ?

Le portrait a été fait en plein air, à la lumière du jour. Une toile a été tendue pour servir de fond uni derrière le modèle, qui est assise sur une simple chaise en bois (du moins lorsqu’elle est photographiée de face).

Il faut que j’examine la plaque photographique pour agrandir davantage cette zone des yeux.

À suivre.

Complément d’information, ce matin à 9 h 10. Yvon m’envoie la légende écrite au crayon par Marchand au dos des deux tirages papier. C’est la même, dans les deux cas. Et ça laisse entendre que cette femme n’était pas sa « bonne amie ». Il n’en parlerait pas de façon si objective.

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Photographie Alexandre Marchand (tirage photographique). Coll. Y VELOT

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Légende de la main de Marchand. Dos d’un tirage photographique. Coll. Y VELOT

À suivre.

Envoi de Serge Magallon à 11 h qui apporte une information supplémentaire et très intéressante sur la question des rapports entre les photographies d’Alexandre Marchand et la publication de la série des cartes postales de la collection L Gérard. Car cette image est bien celle qu’envoie B Gérard sous la forme d’une carte photographique originale (et donc unique) à Mme Delangle. À la différence de cette carte-photo unique reproduite au debut du billet, la carte postale ci-dessous est reproduite de façon mécanique, probablement par phototypie (à vérifier) et porte alors, marquées en rouge, une légende et la mention « Collection L. Gérard ».

Gérard 23 recto

Gérard 23 verso

 

 À suivre.

Francis Falceto m’envoie (12 h) ces deux cartes : l’une est une carte-photo originale, de même facture que le portrait de la jeune femme publié au début de ce billet, l’autre est une carte imprimée de la série (non numérotée) L Gérard, avec la légende « Guerrier abyssin ». Noter dans la carte-photo le fond en tissu, comme pour le portrait fait en plein air de la jeune femme Galla.

Enfin, on pourra se reporter au billet concernant la même coexistence d’une carte photo et d’une carte postale représentant un groupe de guerriers abyssins s’exerçant au tir. Hypothèse formulée par Francis : la signature « Léon » éclairerait le « L » de L Gérard.


Guerrier Abyssin DD-Gérard

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À suivre.