La maison de Ilg à Addis Abeba
14 mai 2013Après avoir habité à Entotto (voir le billet précédent), Alfred Ilg s’installe à Finfinne, qui devient Addis Abeba (La Nouvelle fleur). Probablement vers 1887 quand l’empereur Ménélick y déplace sa capitale.

« La résidence d’Ilg, une construction ovale typique du Choa ». Inv. VMZ 800.22.002. Avec l’aimable autorisation du Musée d’ethnographie de l’Université de Zurich, Suisse (Völkerkundemuseum der Universität Zürich, Schweiz). Tous droits réservés.
Ménélick le charge de la construction du nouveau palais (gebbi).

« La résidence d’Alfred Ilg avec sa vue directe sur le gebbi. » Inv. VMZ 804.01.005. Avec l’aimable autorisation du Musée d’ethnographie de l’Université de Zurich, Suisse (Völkerkundemuseum der Universität Zürich, Schweiz). Tous droits réservés.
Construite selon un plan ovale, elle est similaire à bien des habitations d’Entoto où Ilg avait habité avant la fondation d’Addis-Abeba. Construite de plein pied, elle était couverte d’un toit de chaume. Une véranda courait sur son pourtour. L’intérieur était décoré à l’européenne avec des murs couverts de papier peint et, luxe suprême, était équipée d’une cheminée. » (Fasil Giorghis et Denis Gérard, Addis Ababa 1886-1941: The City and Its Architectural Heritage, p. 236, Shama Books, 2007, 348 p.).

« L’intérieur de la maison d’Ilg meublé et décoré à l’européenne. » Inv. VMZ 800.22.015. Avec l’aimable autorisation du Musée d’ethnographie de l’Université de Zurich, Suisse (Völkerkundemuseum der Universität Zürich, Schweiz). Tous droits réservés.
Ces illustrations, ainsi que leur légende, sont empruntées au précieux (mais hélas médiocrement imprimé) Addis Ababa 1886-1941: The City and Its Architectural Heritage.
Je remercie cordialement Madame Salomé Guggenheimer du Musée d’ethnographie de l’Université de Zurich, Suisse (Völkerkundemuseum der Universität Zürich, Schweiz) qui a bien voulu m’adresser par une correspondance de ce début d’année 2014 de meilleures reproductions de ces photographies. Tous les droits sur ces images sont réservés.
Je signale également le projet de restauration par l’architecte Abnet Gezahegn Berhe de la seconde résidence d’Alfred Ilg : Restoration and Maintenance Plan of Alfred Ilg’s Residence. La première, située à Entotto a, me semble-t-il, disparu.
P-S : À propos de papier peint, j’avais publié dans Un Train en Afrique cette photographie assez énigmatique (trouvée dans les archives de la CDE et ne portant aucune mention au verso), montrant quatre personnages autour d’un téléphone / télégraphe. Curieusement, à en juger par l’arrière-plan et le papier peint qui couvre les murs (et qui ressemble fort à celui qui décore le salon de Ilg), ces appareils semblent avoir été installés plutôt dans un intérieur de maison que dans un bureau.
À lire : Biasio E, Prunk und Pracht am Hofe Menileks, 262 p., 41 ill. n&b., 175 ill. coul., 3 cartes, Musée ethnographique de l’Université de Zurich, 2004. English / Deutsch. ISBN 3-03823-089-8.
Ci-dessous, le dîner dont nous parle Serge dans son commentaire ce matin. Merci pour ces fidèles contributions.
Décidément tu deviens un infatigable chercheur de l’Éthiopie.
J’ai vu le livre de Fasil Giorghis et Denis Gérard sur Wingate Street chez un bouquiniste.
Au sujet de la salle à manger d’A.Ilg, il y a dans Menelik Journal’s une autre photo prise en 1897.
Trois des protagonistes de la modernisation de l’Éthiopie de Ménélik II profitent d’un bon repas.
Nos deux associés L. Chefneux et A. Ilg, mais aussi C. Mondon Vidailhet.
la dernière photo, est à mon avis prise à l’intérieur de la Poste (Toujours dans Menelik Journal’s) service du télégraphe deux des six postiers envoyés spécialement de France en 1908 y sont présents.
Bonjour Serge,
ce que tu écris à propos de la poste et des six postiers français envoyés en 1908 est très intéressant. De quand date la création de la Poste à Addis ? Ilg y était-il impliqué ? Connais-tu des photos de l’intérieur du bâtiment ? D’autre part, sais-tu d’où provient l’image de nos trois convives dont tu nous parles, reproduite dans Menelik’s Journal ?
Situation de la deuxième carte postale.
la voie qui part de la maison est la même aujourd’hui. Pour les vieux éthiopiens elle s’appelle Erri Bekentu.
Elle relie le bas de l’Itégué Hôtel au Vieux Ghébi.
En 1970 c’était une petite rue avec un petit pont et dans la montée des étals de bouchers.
Aujourd’hui la voie est élargie, le pont agrandi est dans la montée tout le quartier démoli
Ici aussi des tôles vert et jaune.
Bonjour, Dans l’intérieur cosy à papiers peints d’Alfred Ilg , la photo au-dessus de la porte représente la cathédrale Saint-Isaac de Saint-Petersbourg, achevée en 1858. C’est un des monuments les plus visités de la ville. Evidemment le style est en accord avec les goûts classiques de Pierre Ier. Sauf à connaître St Petersbourg, on n’aurait pas idée qu’une telle construction puisse héberger une cathédrale orthodoxe. Le classicisme devait plaire à Ilg.
Merci, cher Monsieur, de cette précision. Je m’étais demandé, en observant cette photographie, ce que représentait cette image encadrée. Cordialement, Hugues Fontaine.