liberté, égalité, solidarité

9 septembre 2013 Par hugfon

François de Singly revient sur la rue Bourgeois qu’habitait François Crucière, l’ami d’Alexandre, et dont Ninou nous a appris qu’elle a disparu à la fin des années 1960 avec l’extension de la gare Montparnasse. Ce qui fait dire à FdS que « les trains ont cassé l’hommage » à Louis Bourgeois.

« Louis Bourgeois et d’autres, m’écrit-il, ont participé à la discussion pour définir le terme « fraternité », on aurait pu mettre comme devise de la République, liberté, égalité, solidarité. Il est « actuel » à cause de son livre. J’ai apprécié le livre de Marie Claude Blais sur la solidarité. »

Solidarité

Le mot de solidarité a beau être employé à tout propos, il reste mystérieux. Il est difficile à définir et à cerner. Son parcours n’est pas moins curieux. Venu du droit, le terme a commencé par faire l’objet des appropriations les plus opposées au cours du XIXe siècle. Il a connu une première heure de gloire dans la France de la Belle Epoque avant de tomber dans une indifférence dont il a été tiré par un remarquable regain de faveur à partir des années 1980. Que recouvre au juste cette adhésion unanime ? Telle est la question à laquelle l’ouvrage se propose de répondre. Il retrace pour ce faire la genèse de l’idée en reconstituant les problématiques qui ont présidé à son élaboration. Il fait ainsi apparaître que derrière le rayonnement actuel de la notion de solidarité se dissimule l’héritage de deux siècles de réflexion sur les rapports entre l’individuel et le social. Toute l’histoire du concept contemporain de « société » s’y trouve impliquée, de même que celle de son corrélat, le projet d’une « science sociale ». Marie-Claude Blais éclaire en particulier un moment clé de l’histoire de la République, ce moment 1900 où, contesté sur sa droite et sur sa gauche, le régime républicain cherche à concilier deux exigences à la fois contradictoires et indissociables : la liberté individuelle et la justice sociale. L’idée de solidarité s’impose alors comme la promesse d’une troisième voie possible entre l’individualisme libéral et le socialisme collectiviste. Ce n’est qu’en fonction de ce passé que l’on peut comprendre la faveur consensuelle dont elle jouit aujourd’hui. Mais ce n’est également que grâce à sa lumière que l’on peut détecter les problèmes cachés dans les solutions qu’elle fait miroiter.

On peut lire aussi en ligne cette recension de Tanguy Wuillème dans la revue Questions de communication.