Topolobampo
8 juin 2014Au Familistère Godin, à Guise, douze nouvelles salles viennent d’être inaugurées, ce qui clôt le programme de muséographie. La journée était ensoleillée ; la cour du pavillon central baignait dans la lumière dispensée par l’immense toiture de verre rénovée. Au troisième étage, le visiteur découvrait un appartement transformé par un geste simple et fort des architectes Béatrice Jullien et Catherine Frenak (à l’instar de la coupe grandeur nature), et enchanté par le programme des fabriques de l’utopie.
Sous une voûte constellée, le visiteur est invité à manipuler une mappemonde électronique pour voyager parmi les points du monde où s’expérimentèrent au XIXe siècle des projets de communautés harmonieuses et équitables. Leurs noms déjà nous projettent dans ces rêves de cités idéales : New Harmony (Posey County, Indiana, 1825), La Citadella (Stagno Lombardo, Cremona, 1887), Reunion (Dallas, Texas, 1854)…
Dans une vitrine, une soixantaine d’objets aiguisent aussi à leur façon l’imagination, par le truchement d’un registre joliment conçu et imprimé qui leur associe une photographie et un petit texte. Ainsi la coopérative de Topolobampo au Mexique (État de Sinaloa, 1896–1900) est-elle figurée par un niveau dit en Y, Wye level, utilisé par les ingénieurs topographes du chemin de fer, pour évoquer quelques épisodes de la vie de son fondateur, Albert Kimsey Owen.