De l’utilité des pronoms personnels et des déterminants

4 juin 2016 Par hugfon
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Coll. H FONTAINE

En prélude à la Foire internationale de la Photo qui se tient ce week-end à Bièvres (elle existe depuis 1964), j’ai retrouvé hier soir un de mes « fouineurs », qui m’a présenté un lot de plaques de verre stéréoscopiques provenant du même vendeur que celui auquel j’avais acheté il y a un an un lot dont j’avais extrait cette image insolite du roi Ménélik II visitant un chantier du chemin de fer près d’Addis Abeba en 1906 (alors que la construction de la voie ferrée s’était arrêtée en 1902 à Diré-Daoua). Communication présentée à Varsovie, ICES19, été 2015.

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Visite de Ménélik au chantier du chemin de fer, près d’Addis Abeba (fin 1905 – début 1906). Coll H FONTAINE.

Le lot est plus riche et de meilleure qualité que celui de l’an passé. J’y trouve quelques plaques négatives de positifs que je possède déjà. Et l’inverse, en plus grand nombre : des positifs légendés issus de plaques négatives dont je n’avais pas réussi à identifier le sujet.

Et puis, surtout j’y trouve une image que je connais bien, présente dans le fonds Alfred Ilg du musée d’ethnographie de l’Université de Zurich, mais cette fois légendée : « A Horfalé. J’assure le départ ». Et une autre, que je découvre, et dont la légende : « Ma 1re antilope » permet d’établir que celui qui pose le pied sur ce gibier est, sinon l’auteur précisément de ce cliché, pris en l’occurrence par un tiers, du moins celui de la série de ces images. Hypothèse que corrobore la légende de la première photographie qui permet elle aussi, par la présence cette fois du pronom à la première personne (« J’assure »), d’établir que ce personnage est l’auteur du « reportage photographique ».

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Coll. H FONTAINE

La découverte est d’importance, car elle remet en question le contenu même du fonds du musée de Zurich, cette photographie étant considérée jusqu’ici comme une photographie prise par Alfred Ilg. Ceci confirme une fois de plus ce que je pense depuis quelques temps : le fonds Ilg réunit des photographies prises par l’ingénieur lui-même et d’autres conservées ou acquises par lui dans des circonstances qui restent encore indéterminées.

Ceci démontre une nouvelle fois, s’il était besoin de le redire, l’importance de pouvoir croiser les fonds iconographiques afin de parfaire l’étude de l’un d’entre eux. Cela dit bien l’importance de pouvoir disposer librement d’un accès en ligne aux collections publiques et tout l’intérêt d’accéder à des fonds privés.