In memoriam Madame Assimakopoulos

16 mai 2014 Par hugfon
Mme Kiki nb

Madame Assimakopoulos chez elle au Buffet de la gare le 12 décembre 2010, Aouache © H FONTAINE, tous droits réservés.

Voilà un mois que Mme Assimakopoulos nous a quittés.

Yves-Marie Stranger terminait ainsi le chapitre dans lequel il relate dans Un Train en Afrique sa rencontre avec Mme Kiki, au Buffet de la gare désaffectée d’Aouache :

« Comme le train, le Buffet de la Gare, est arrivé à son terminus il y a bien longtemps déjà. Curieusement, c’est assez réconfortant dans un pays où tout change d’un jour à l’autre. Les bâtiments et les routes surgissent quasiment en une nuit. La croissance démographique s’emballe comme un train sans frein. On parle désormais de 5 000 km de voie ferrée qui seraient construits par les Chinois, vers Jimma à l’ouest, vers Gojam au nord, et bien au-delà. Une vénérable Mme Li ou une honorable Mme Ki tiendra-t-elle salon dans cent ans au Buffet de la Gare, racontant des histoires sur l’ancienne et glorieuse voie de chemin de fer, depuis un recoin sombre de l’histoire ? Je ne pose pas cette question saugrenue à Mme  Kiki bien sûr, mais je lui souhaite bonne nuit en français, à quoi elle me répond avec sa politesse surannée. Quant à savoir si ses manières impeccables sont grecques ou éthiopiennes – tandis qu’elle me scrute de ses yeux bleu pâle, non sans une pointe d’amitié – je serais bien incapable d’y répondre. Mme Angèle Assimakopoulos, qui a servi l’empereur d’Éthiopie, reste la dernière femme debout sur la plateforme du wagon de queue du franco-éthiopien. Le train, c’est elle désormais. »

GUISE

GUISE

La gare désaffectée d’Aouache © H FONTAINE, tous droits réservés.

Vincent Defait a publié dans le numéro 24 de la revue XXI un article qui lui est consacré.

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Serge Magallon m’envoie cette enveloppe. Voir son commentaire.

Collection S MAGALLON

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