Georges en Abyssinie

5 juillet 2016 Par hugfon

J’ai publié récemment la série « Addis Ababa », qui comprend cette curiosité : « Dance des tueurs des éléphantes ».

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Coll. Serge Magallon

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Coll. Serge Magallon

Une de ces cartes a été envoyée de Djibouti le 16/7/1908 à Mlle M Gardeur par un certain Georges, membre de la mission du chemin de fer d’Abyssinie, conduite par le capitaine Paul Ozil. Voir ce billet et pour Ozil, utiliser l’outil de recherche. Elle arrive à destination à Sarton par Pas-en-Artois dans le Pas-de-Calais le 2/8/1908.

Philippe Oberlé, qui fut en 1965-67 rédacteur en chef du « Réveil de Djibouti », et qui est l’auteur notamment de « Afars et Somalis, le Dossier de Djibouti », publié en 1971 par Présence africaine, m’envoie une carte qui a été adressée par le même Georges à la même destinataire à la date du 4 juillet 1908. Elle a voyagé par la ligne 2 des Messageries, de La Réunion à Marseille pour arriver, semble-t-il, en même temps que l’autre.

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Coll. Philippe Oberlé

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Coll. Philippe Oberlé

Cette carte fait partie de la série que j’ai évoquée comme ressemblant fortement aux séries « Addis Ababa » et « Souvenir de l’Abyssinie », que j’attribue à Jean Adolphe Michel. Elle porte explicitement la mention d’éditeur : A. Michel, Harar. J’en parlerai prochainement. On remarquera que, contrairement aux cartes de ces deux autres séries, les inscriptions au dos sont imprimées dans la même typographie, mais en noir.

Dans les deux cas, les timbres manquent avec leurs annulations, ce qui nous prive d’une partie des informations.

Comme souvent, faute d’un texte conséquent et du fait de l’impossibilité, en règle générale, de les recouper avec des archives familiales, ces cartes ne nous apprennent que peu de choses. Elles sont néanmoins des indices fragiles, qui peuvent, en croisant d’autres sources, confirmer, infirmer certaines hypothèses et elles témoignent tout aussi discrètement d’événements ou de présences, comme ici avec le prénom d’un des membres de la mission Ozil et les dates de son séjour en « Abyssinie ». On s’étonne aussi du parcours qu’elles ont suivi depuis leur réception pour aboutir finalement, par le biais de collectionneurs et de marchands, entre nos mains et, par ces carnets, sur la Toile.

Je raconterai bientôt comment trois cartes, dont deux écrites sur cette même série A. Michel, Harar, et l’une sur une carte de la série « Souvenir de l’Abyssinie », m’ont permis de connaître les dates exactes du départ d’Éthiopie de la famille Ilg et l’itinéraire de leur voyage de retour vers la Suisse.