L’arrivée du train de Djibouti
25 novembre 2014Photographiée en gare de Diré-Daoua, l’arrivée du train de Djibouti, nous donne à voir la composition d’un convoi : une voiture de 1ère et 2e classe, une voiture de 2e classe, une voiture de 3e classe ou « classe indigène » et, pour finir, un fourgon de queue.
Ce cliché est sonore ! Écoutez les bruits de la foule qui se masse autour des portières, les cris, les appels, les bribes de conversations qui montent aux oreilles du photographe installé au premier étage du bâtiment de la gare (en bois).
Il est extrait d’une planche de photographies stéréoscopiques montées selon le système EDUCA, dont je parlerai prochainement. Ce sont des photographies d’Alexandre Marchand. Elles ont donc été prises entre 1911 et 1913, dates de son séjour dans la ville ferroviaire d’Éthiopie.
Une autre photographie d’Alexandre Marchand − c’est l’ami Jean-Pierre Crozet qui me le rappelle − montre un convoi visiblement plus important, composé différemment, sur le même quai animé d’une foule encore plus nombreuse. La multitude des hommes en arme suggère qu’un chef voyage à bord du train. Il s’agit peut-être du voyage inaugural des 85 premiers kilomètres du tronçon B par le Dedjazmatch Tafari Makonnen (futur Haïlé Sélassié) le 20 juillet 1912, dont j’ai déjà parlé ici (ce cliché-là est d’ailleurs numéroté 677).
Je renvoie à l’article de Marie-José Tubiana, qui nous a fait découvrir une image remarquable autour d’un wagon de 3e classe, et aux deux clichés, de Marchand et de Holtz, que j’avais mis en perspective.
Il semblerait que nous en sachions déjà plus sur l’auteur de cette image et grâce, notamment, à l’intervention de Lukian Prijac, infatigable découvreur d’archives. À suivre !
Pour mémoire : ces deux cartes de la collection Gérard : Rhinocéros, histoire d’un titre et Départ du train pour Djibouti. Aussi ce billet sur la gare en bois.