Rimbaud linguiste

10 décembre 2021 Par hugfon

Exposition « Rimbaud Ménélik » jusqu’au 25 janvier à l’Hôtel Littéraire Arthur Rimbaud (Paris, 10e).

En partenariat avec la Bibliothèque Jacques Doucet. 

Demain, samedi 11/12 à 15:00, présentation de l’exposition aux Amis de Rimbaud.

« Je suis heureux de quitter cet affreux trou d’Aden où j’ai tant peiné. Il est vrai aussi que je vais faire une route terrible : d’ici au Choa (c’est-à-dire de Tadjourah au Choa) il y a une cinquantaine de jours de marche à cheval par des déserts brûlants. Mais en Abyssinie le climat est délicieux, il ne fait ni chaud ni froid, la population est chrétienne et hospitalière, on mène une vie facile, c’est un lieu de repos très agréable pour ceux qui se sont abrutis quelques années sur les rivages incandescents de la mer Rouge. Maintenant que cette affaire est en train, je ne puis reculer. Je ne me dissimule pas les dangers, je n’ignore pas les fatigues de ces expéditions ; mais, par mes séjours au Harar, je connais déjà les manières et les mœurs de ces contrées. Quoi qu’il en soit, j’espère bien que cette affaire réussira. Je compte, à peu près, que ma caravane pourra se lever de Tadjourah vers le 15 janvier 1886 ; et j’arriverai vers le 15 mars au Choa. C’est alors la fête de Pâques chez les Abyssins. Si le roi me paie sans retard, je descendrai aussitôt vers la côte avec environ 25 mille francs de bénéfice. Alors, je rentrerai en France pour faire des achats de marchandises moi-même, si je vois que ces affaires sont bonnes. De sorte que vous pourriez bien recevoir ma visite vers la fin de l’été 1886. Je souhaite fort que ça tourne comme cela ; souhaitez-le-moi de même. »

Lettre d’Aden, Arthur Rimbaud à sa famille, 18 novembre 1885.

Dans cette même lettre, Rimbaud demande aux siens qu’ils écrivent « au Directeur de la Librairie des langues orientales à Paris pour qu’il lui expédie le Dictionnaire de la langue amhara (avec la prononciation en caractères latins) par Monsieur d’Abbadie de l’Institut ».

Quand il rencontre Rimbaud qui vient d’arriver à Entotto, au royaume de Ménélik, Jules Borelli écrit dans son journal, le lundi 7 février 1887 : « Notre compatriote a habité le Harrar. Il sait l’arabe et parle l’amharigna et l’oromo. Il est infatigable. Son aptitude pour les langues, une grande force de volonté et une patience à toute épreuve, le classent parmi les voyageurs accomplis. »
À Harar, Rimbaud parle l’oromo. Sur les hautes terres de l’Abyssinie, il veut maîtriser l’amharique.
Lettre d’Aden, Arthur Rimbaud à sa famille, 18 novembre 1885. Remerciements à  Julien  Paganetti (Autographes des siècles).

Lettre d’Aden, Arthur Rimbaud à sa famille, 18 novembre 1885. Autographe des siècles.

Offrez (vous) un exemplaire dédicacé, en français (in English or in Amharic).

http://www.menelik.eu/